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Avion : le carburant vert bientôt obligatoire


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Avion : le carburant vert bientôt obligatoire



Serait-ce le début du déclin du kérosène dans le monde aéroportuaire ? Les compagnies aériennes européennes vont bientôt être obligées d’utiliser partiellement des carburants dits “verts” pour faire circuler leurs avions.

Pour l’Union Européenne, il s’agit d’une décision historique commune qui va bouleverser un marché entier. L’utilisation de carburants verts dans le milieu aéroportuaire est évoquée depuis plusieurs années.

Le Conseil des Ministres des Transports des 27 membres de l’Union Européenne (UE) a franchi le pas : le changement de carburant est en route et les compagnies aériennes européennes ont une trajectoire obligatoire à respecter. En quoi consiste cet accord ? Comment le carburant vert va-t-il se faire une place face au traditionnel kérosène ?

UN VÉRITABLE CHALLENGE POUR LE MONDE AÉROPORTUAIRE : VERS 70% DE CARBURANT VERT D’ICI 2050

L’univers de l’aéroportuaire est en train de vivre une nouvelle étape clé : la sortie de la dépendance au kérosène. Les autorités européennes y sont pour quelque chose. Les 27 Ministres des Transports se sont mis d’accord : les biocarburants doivent remplacer le kérosène progressivement à travers deux points de passage clés.

  • En 2030, les compagnies aériennes européennes devront utiliser 6% de biocarburant sur leur consommation totale de carburants.
  • Pour atteindre l’objectif final de l’accord en 2050, les compagnies aériennes européennes devront utiliser 70% de biocarburant.

Cet accord européen appelé “ReFuel UE” impose l’utilisation progressive des carburants de synthèse pour agir sur l’émission de CO2 du secteur aéroportuaire. Cette décision est un véritable challenge pour les compagnies aériennes européennes et une réelle opportunité pour les biocarburants.

Cette décision de l’Union Européenne aura des impacts durables sur le secteur aéroportuaire. L’une des conséquences identifiées : l’approvisionnement en carburant de synthèse.

OBJECTIF DE LA FRANCE : 500 000 TONNES DE CARBURANTS DE SYNTHÈSE À PRODUIRE EN 2030

Lors du Salon du Bourget 2023, le président français Emmanuel Macron a annoncé un plan d’action pour accompagner le secteur aéroportuaire dans sa transformation. Concernant le passage progressif obligatoire aux carburants verts, le gouvernement français a décidé qu’une enveloppe de 200 millions d’euros serait allouée pour atteindre une production de 500 000 tonnes en 2030 sur le territoire français. Les carburants verts utilisés en complément du kérosène par les avions européens actuels seront en partie des carburants de synthèse fabriqués dans de nouvelles usines créées en France. Pour l’instant, il est prévu 3 usines dédiées à la fabrication de carburant vert dont une nouvelle usine créée à Lacq (Pyrénées-Atlantiques). Ces carburants seront fabriqués à partir d’huile usagée, de résidus de bois ou d’algues.

Ce plan d’action existe aussi pour permettre de respecter les accords de Paris qui visent à réduire les émissions de CO2 émis par l’industrie aéroportuaire qui sont estimées à 2,5% des émissions mondiales. D’ailleurs, les carburants de synthèse qui seront désormais utilisés sont aussi appelés “carburants durables d’aviation” (CDA).

LE CARBURANT VERT IMPACTE LE COÛT DES VOLS ET LE PRIX DES BILLETS D’AVION

Les carburants verts ou les carburants durables d’aviation (CDA) coûtent cher aux compagnies aériennes. L’implantation d’usines dédiées à la production de ces carburants verts sur le territoire français participe à la réduction de ces coûts. Cela évitera aux compagnies aériennes des coûts de transport pour acheminer cette nouvelle énergie.

Toutefois, aujourd’hui, le carburant représente 20 à 40% du billet d’avion, selon le tarif. En sachant que le coût du carburant de synthèse est 4 à 5 fois plus élevé que le kérosène, certaines compagnies vont devoir augmenter leurs tarifs. Dans un but de pédagogie et de transparence, certaines compagnies aériennes comme Air France ont dès maintenant mis en place une contribution au carburant durable d’aviation (CDA) en surplus du billet basiquement émis. Aujourd’hui, cette contribution peut atteindre 12€. Puisque les compagnies aériennes doivent atteindre une utilisation de 70% de carburant CDA, une augmentation régulière de cette contribution est à prévoir.

Le gouvernement français accompagne la transition énergétique du secteur aéroportuaire à travers de nouvelles règles européennes mais aussi en mettant en place des plans d’action français. Carburants durables d’aviation (CDA) et innovation autour d’avions à hydrogène restent les deux axes stratégiques de la France pour révolutionner le secteur aéroportuaire et le rendre plus vert d’ici 2050.