Rançongiciels : quel rôle joue la cryptomonnaie ?
Les rançongiciels (ou ransomware) ont encore et toujours la côte auprès des cybercriminels. Même si ce type de cyberattaque semble être un procédé ancestral, les cybercriminels savent la mettre au goût du jour. D’ailleurs, elles font même partie de ces tendances 2022 à suivre en termes de cybercriminalité. Ces dernières années, les cybercriminels ont misé sur l’arrivée des crypto-monnaies (dont le bitcoin) pour inclure cette technologie dans les rançons qu’ils exigent. A quoi sert la crypto-monnaie pour les cybercriminels ? A quel moment intervient-elle dans le déroulé d’une cyberattaque sous forme de rançongiciel ?
LA CRYPTO-MONNAIE DEVIENT UNE BRIQUE ESSENTIELLE DES RANÇONGICIELS
Pas une journée ne se passe sans qu’une entreprise ou une institution ne soit victime d’une demande de rançongiciel. Depuis 2 ans, les demandes de rançons en crypto-monnaie explosent.
Comme le dit Gurvais Grigg, directeur de la technologie secteur public chez Chainalysis et ancien agent du FBI, “Bien avant les cryptomonnaies, il y avait des rançongiciels. [...] Aujourd'hui, les cryptomonnaies traduisent l'évolution de tout cet environnement.”. Les cybercriminels se sont perfectionnés dans les transactions des rançons grâce aux crypto-monnaies.
Rappelez-vous : dans les années 2000, le paiement des rançongiciels était encore “artisanal”. Les cybercriminels demandaient d’effectuer des achats en ligne sur des faux sites ou encore via l’achat de cartes cadeaux en guise de rançon. Aujourd’hui, le milieu de la cybercriminalité tente d’organiser son système financier en s’appuyant sur l’essor du Web 3 et des fameuses “cryptos”. La crypto-monnaie devient un moyen de paiement incontournable dans le procédé de leur cyberattaque. D’ailleurs, le bitcoin détient la première place !
60% DES PAIEMENTS DE RANÇONGICIELS EN BITCOIN
Pour vous donner une idée de la place qu’a la crypto-monnaie dans le monde de la cyberattaque, il suffit de s’attarder sur quelques chiffres révélateurs. En 2021, 70% des cyberattaques étaient des rançongiciels et 60% des rançongiciels exigeaient un paiement en crypto-monnaie, dont le célèbre bitcoin.
Certains défenseurs des cryptos vous diront que la part de la cybercriminalité au sein des blockchains est en diminution. C’est vrai. Néanmoins, le paiement des rançongiciels en crypto-monnaie connaît une croissance exponentielle depuis 2020. Dans le rapport annuel Crypto Crime Report de Chainalysis, il est stipulé que le montant des rançongiciels en crypto-monnaies a augmenté de 311 % en 2020, soit l’équivalent de 350 millions de dollars. Et en 2021 ? Les rançons représentent 602 millions de dollars.
RANSOMWARE : 3 RAISONS DU SUCCÈS DE LA CRYPTO-MONNAIE COMME MOYEN DE PAIEMENT
Pourquoi les cybercriminels se tournent-ils aussi massivement vers les crypto-monnaies comme moyen de paiement ? Nous pouvons évoquer 3 raisons principales :
1 - L’anonymat autour des crypto-monnaies
Aujourd’hui, chacun peut se créer un wallet et détenir de la crypto-monnaie en quelques clics. Le geste est simple, rapide… et surtout, ce portefeuille de crypto-monnaies reste très confidentiel. La seule information visible : le numéro d’identifiant public du wallet.
2 - La rapidité des transferts des rançons
Les transferts en crypto-monnaies sont immédiats, sans temps d’attente. Dès que la victime a transféré la somme sur le wallet, le cybercriminel détient la somme demandée.
3 - L’accès direct aux fonds extorqués
Toutes les transactions se font en ligne, en quelques clics. De plus, aujourd’hui, avec le nombre grandissant de transactions sur le Web 3.0, il est bien plus facile de ne pas se faire repérer.
Même si les crypto-monnaies semblent être un paradis pour les cybercriminels, sachez tout de même qu’ils rusent pour échapper au système de contrôle de la Blockchain. Cette technologie a pour but d’éviter les blanchiments et de tracer toutes les transactions du Web3.
MONERO ET ZCASH : DES CRYPTO-MONNAIES À SURVEILLER POUR LES RANÇONGICIELS
C’est un fait indéniable : le bitcoin est la cryptomonnaie la plus utilisée par les cybercriminels. Cependant, face à son succès grandissant, la blockchain BTC est de plus en plus sécurisée et tracée par la police criminelle.
Pour contrer cette surveillance, une nouvelle tendance se dessine. Parfois, les cybercriminels se tournent vers d’autres crypto-monnaies comme Monero (XMR) et Zcash qui sécurisent davantage l’accès aux données des détenteurs. Affaire à suivre…
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