Accueil
Actualités
Qu’est-ce qu’un plan de remédiation cyber ? Étapes et bonnes pratiques


#CYBERSÉCURITÉ

Qu’est-ce qu’un plan de remédiation cyber ? Étapes et bonnes pratiques



Dans un contexte planétaire où les cyberattaques se multiplient, disposer d’un plan de remédiation cyber devient un élément clé de la gestion de crise pour toute organisation, que celle-ci soit une institution ou une entreprise.

L’écriture de ce plan de remédiation intervient à deux moments : après un audit de cybersécurité ou suite à un incident. Dans ce document, les responsables cybersécurité, les DSI (Directions des Systèmes d’Informations) et les consultants identifient les priorités et proposent un ensemble d’actions pertinentes afin de limiter l’impact du risque cyber ou de l’incident lié à la cyberattaque.

Comment se présente un plan de remédiation cyber ? Quelles sont les étapes à suivre pour que celui-ci soit le plus efficace possible ? Quelles sont les bonnes pratiques à adopter ?

QU’EST-CE QU’UN PLAN DE REMÉDIATION CYBER ?

Un plan de remédiation cyber est un document co-écrit qui définit les corrections à mener après un audit de cybersécurité ou un incident majeur. Le point de départ de ce plan est une liste priorisée des vulnérabilités et des défaillances identifiées lors d’un audit ou d’une cyberattaque. C’est à partir de ce diagnostic que sont définies les actions à mener pour corriger ou atténuer les risques.

Pour un DSI (Directeur des Systèmes d’Informations) ou un responsable cybersécurité, ce plan de remédiation cyber permet d’agir avec une feuille de route claire : qui fait quoi, quand, avec quelles priorités et sous quel contrôle.

D’après l’ENISA (l’Agence de l’Union Européenne pour la Cybersécurité), seules 28 % des organisations européennes parviennent à remédier à une vulnérabilité critique sur un actif essentiel en moins d’une semaine. D’où l’importance de mobiliser les équipes sur ces enjeux forts.

ÉTAPE 1 : PRIORISATION DES ACTIONS

La première étape d’un plan de remédiation cyber consiste à prioriser les actions de correction à mener. A noter que toutes les vulnérabilités détectées ne se valent pas forcément.Certaines peuvent conduire à des blocages majeurs (failles d’accès administrateur, exfiltration de données), d’autres pourraient avoir des impacts minimes.

Pour classer un risque, il faut l’évaluer sur 2 échelles : l’impact et la probabilité. Une fois les risques classés, les DSI et responsables de la cybersécurité pourront mieux visualiser les sujets prioritaires. Pour cela, ils peuvent aussi s’appuyer sur des règles reconnues comme la loi de Pareto (20/80).

Par exemple, un audit révèle 100 vulnérabilités ; les 20% les plus à risque sont planifiés avant les 80% autres.

La méthode de priorisation du plan de remédiation cyber conseillée par le gouvernement français

La priorisation est cruciale dans une situation de gestion de crise où les ressources sont sous tension. Comme le recommande le rapport “Cyberattaques et remédiation : piloter la remédiation” du gouvernement français, la méthode idéale est :

  1. Définir des objectifs stratégiques peu nombreux,
  2. Décliner en objectifs opérationnels,
  3. Etablir des actions techniques pour chaque objectif opérationnel,
  4. Poser une roadmap

Une bonne priorisation permet d’éviter la dispersion des efforts, et d’utiliser au mieux les ressources humaines et techniques.

ÉTAPE 2 : VALIDATION DU PLAN DE REMÉDIATION CYBER ET RÉPARTITION DES RESPONSABILITÉS

Une fois que les priorités sont actées, le plan de remédiation cyber doit être validé par les instances concernées. Parmi elles, on retrouve souvent :

  • la DSI,
  • RSSI,
  • la direction générale,
  • les métiers impliqués qui auront des actions à mener et qui seront impactés.

Cette validation commune est une étape clé pour garantir l’adhésion et l’engagement de toutes les parties prenantes. Puis, vient le moment d’assigner clairement les responsabilités : qui pilote chaque action, qui supervise, qui rend compte.

ÉTAPE 3 : CONTRÔLE ET GESTION DES ÉCARTS

Une fois que le plan est validé et que chacun connaît son rôle à jouer, la supervision est essentielle. Notre conseil : prévoyez un comité de suivi, des indicateurs, des revues régulières. Trois moyens efficaces pour suivre l’avancement des actions du plan de remédiation cyber.

Dans le cadre de la supervision, la gestion des écarts est un volet critique. Lorsqu’une action n’avance pas comme prévu, ou que l’écart par rapport au planning est trop grand, il faut :

  • analyser les causes,
  • remobiliser les ressources,
  • ajuster le calendrier. Parfois même, revoir la priorité selon les résultats de l’analyse.

3 BONNES PRATIQUES POUR UN PLAN DE REMÉDIATION CYBER RÉUSSI

Pour un responsable sécurité, un DSI ou un consultant, voici quelques conseils concrets pour mener efficacement un plan de remédiation cyber :

  • Inclure dès le début les métiers impliqués : les actions doivent être alignées avec les enjeux métier, pas seulement techniques.
  • Prévoir des tests de validation après correction pour chaque vulnérabilité prioritaire
  • Communiquer régulièrement auprès des parties prenantes pour maintenir l’engagement et ajuster le plan selon l’évolution de l’environnement.

Un plan de remédiation cyber, qu’il soit post-audit ou après incident, est un outil stratégique pour structurer la réponse corrective et garantir une reprise sécurisée des activités.

Pour qu’il soit efficace, il doit passer par une priorisation rigoureuse, une validation et une allocation claire des responsabilités, puis une supervision assidue et une gestion proactive des écarts.

En suivant cette méthode, les DSI, responsables cybersécurité et consultants peuvent transformer la remédiation en véritable facteur d’amélioration continue.